1968-2007 : la réorganisation de l’université
Le tournant de mai 1968
En France, au printemps 1968, les ouvriers puis les étudiants se mobilisent contre les grandes réformes sociales de De Gaulle. Dès le 5 mai 1968, les étudiants nancéens se joignent au mouvement. Toutes les facultés sont touchées progressivement par les meetings, les manifestations et les assemblées générales.
Très vite, le problème des examens se pose, ils sont reportés aux sessions de septembre, afin que les étudiants ne perdent pas une année de travail.
A la mi-juin, les grèves se terminent après la signature de nombreux accords.
Le printemps de 1968 aboutit au vote de la loi Edgar Faure, qui réforme les universités. Celle de Nancy, trop importante, ne peut restée unie. Sa structure n’est pas adaptée au nombre d’étudiants, elle doit donc se réorganiser totalement.
1970 : La création de trois universités
L'augmentation du nombre d'étudiants conduit à la création, en 1970, de trois établissements :
l'Université Nancy 1 rassemble les Sciences, la Médecine, la Pharmacie, l’Odontologie, et le Sport. Elle prend le nom d’Université Henri Poincaré, en 1994.
l'Université Nancy 2 reçoit les Lettres, le Droit, l’Economie, les Sciences Humaines.
l'Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL) regroupe des Ecoles Nationales Supérieures d’Ingénieurs.
L’organisation des universités jusqu’à ce jour
L'Université Henri-Poincaré
Logo de l'Université Henri-Poincaré
L’Université Henri Poincaré-Nancy 1 est organisée autour de trois grands secteurs disciplinaires qui relèvent de la Santé, des Sciences et de la Technologie. Elle est reconnue comme la première université professionnalisante au niveau national, elle compte 2 500 enseignants-chercheurs, chercheurs et personnels.
>> cinq facultés :
Sciences et Techniques
Médecine
Pharmacie
Chirurgie-dentaire
Sport
>> trois écoles d'ingénieur :
École supérieure des sciences et technologies de l'ingénieur de Nancy (ESSTIN)
École nationale supérieure des technologies et industries du bois (ENSTIB) à Épinal
École supérieure d'informatique et applications de Lorraine (ESIAL)
>> trois IUT :
Nancy-Brabois
Longwy
Saint-Dié-des-Vosges
L’université Nancy 2
Logo de l'Université Nancy 2
L’Université Nancy 2 compte près de 700 enseignants et enseignants chercheurs. C’est une université pluridisciplinaire en Droit, Economie, Gestion, Sciences de l’Homme et de la Société, Informatique.
le Campus Lettres, Sciences Humaines et Sociales
le Campus Carnot Ravinelle (Droit, Sciences Economiques, Administration Economique et Sociale)
le Pôle Lorrain de Gestion (Administration des Entreprises, commerce, Mathématiques et Informatique)
l'IUT Nancy-Charlemagne (commerce, gestion, communication, informatique)
l'IUT Epinal-Hubert Curien
l’Institut Européen du Cinéma et de l'Audiovisuel
l’Institut Régional du Travail
L’INPL
Logo de l'INPL
L’Institut National Polytechnique de Lorraine se compose de sept écoles d’ingénieurs, avec 560 chercheurs et enseignants et de nombreux intervenants extérieurs.
>> sept écoles d'ingénieurs :
École européenne d'ingénieurs en génie des matériaux (EEIGM)
École nationale supérieure d'agronomie et des industries alimentaires (ENSAIA)
École nationale supérieure d'électricité et de mécanique (ENSEM)
École nationale supérieure de géologie (ENSG)
École nationale supérieure en génie des systèmes industriels (ENSGSI)
École nationale supérieure des industries chimiques (ENSIC)
École nationale supérieure des mines de Nancy (ENSMN)
>> deux formations associées :
École d'architecture de Nancy (EAN)
Institut supérieur d'ingénierie de la conception (GIP-InSIC) à Saint-Dié des Vosges
2005 : Les premiers pas de Nancy-Université
Logo de Nancy-Université
En 2001, le label " Universités de Nancy " est créé. Il a pour objectif de mutualiser les moyens matériels et humains, et les compétences des trois universités de Nancy.
Le 30 septembre 2005, les trois universités s'engagent dans la création d'une fédération universitaire portant le nom de " Nancy-Université ". Cette initiative vise à rapprocher les universités. Un ECPS (Etablissement Public de Coopération Scientifique), qui prépare une université nancéienne unique, donne une existence juridique à la fédération. L’ECPS est piloté par les trois présidents des universités.
Depuis juillet 2006, le service communication de Nancy-Université est installé dans ses locaux de la rue Lyautey.
Nancy-Université doit permettre de relever les défis auxquels les universités sont confrontées : la baisse démographique en Lorraine, l’intensification de la concurrence européenne et internationale et la désaffection des étudiants dans certaines filières.
C’est pourquoi elle veut relier les formations aux réalités économiques et industrielles par le biais de partenariats avec les grands groupes locaux et internationaux.
Naturellement elle entretient des liens étroits avec ses partenaires : le CNRS, l’INRIA, l’INRA, l’INSERM et les collectivités publiques locales (la Région, le Conseil général, les Communes et Agglomérations de communes).
Nancy-Université couvre la plupart des domaines de la connaissance universitaire, avec près de 600 diplômes et formations.
La fédération Nancy-Université approfondit ses relations avec l’Université Paul Verlaine de Metz, dans le cadre du futur Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur Lorrain.
Avec 1 étudiant pour 10 habitants, Nancy est la 5e ville de France en terme de densité universitaire
Parcours d’un fédérateur de l’université : Jean SCHNEIDER (1903 - 2004)
Jean Schneider
En 1930, il est agrégé d'histoire et de géographie. En 1943, il est chargé d'enseignement à l'Université de Nancy, mais en janvier 1944, il est arrêté par la Gestapo pour actes anti-allemands, et il est déporté pendant seize mois au Struthof puis à Dachau.
De 1948 à 1974, il est professeur d'Histoire de l'Est de la France, et d'Histoire du Moyen Âge à la faculté des Lettres.
A partir de 1954 et pendant douze années, il est doyen de la faculté des Lettres de Nancy, dont il préside la construction au cœur de la ville (boulevard Albert Ier). Durant la crise de Mai 68, il a logé dans les locaux universitaires, ce qui a incité les étudiants à la modération et minimisé les dégâts matériels.
Sa réputation de médiéviste lui vaut d'entrer à l'Académie de Stanislas et, en 1968, il est élu membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Il a également reçu la Légion d'Honneur.