1806-1870 : le renouveau de l’Université


Le retour de l’Université avec Napoléon Ier

Napoléon Ier

L’empereur Napoléon Ier crée l’Université impériale par les lois du 10 et du 20 mai 1806. C’est un instrument de centralisation, mettant sous l’autorité de l’Etat tous les établissements d’instruction publics et privés.

A la fin de l’Empire, la réorganisation de l’enseignement peut donner quelques espoirs de reconstruction de l’Université. En 1809, Napoléon crée les académies. La Lorraine en compte deux : celle de Nancy et celle de Metz.

L’enseignement supérieur n’est organisé en Lorraine qu’en 1811. Nancy reçoit une faculté des Lettres où l’on dispense trois enseignements : les belles-lettres, la philosophie et l’histoire. Metz obtient une faculté des Sciences.

Cependant une ordonnance royale du 31 octobre 1815, de Louis XVIII, supprime ces facultés et ces académies. L’école de Médecine et l’école de Pharmacie créées en 1843, sont les deux seuls organes d’enseignement supérieur préservés jusqu’en 1854.

La lutte pour la reconstruction de l’Université

Palais de l'Académie

En 1838, le ministre de l'instruction publique de Napoléon III, Salvandy, rétablie certaines facultés. Cependant, le projet n'est pas étendu à la Lorraine. En 1850, Guerrier de Dumast fait circuler une pétition pour la création d'une faculté de Droit à laquelle souscrivent quarante-deux villes et bourgs. Pourtant, le gouvernement dela Seconde République n'accède pas à leur requête. En effet, en 1852, Napoléon III prévoit la réorganisation du pays en 15 académies parmi lesquelles ne figure pas Nancy.
Le 3 mai 1852, le conseil municipal de Nancy envoie une délégation conduite par Guerrier de Dumast pour manifester à Napoléon III son mécontentement. A la suite de cette rencontre, Nancy reçoit la seizième académie de France. Par ailleurs, en avril 1854 sont créées la faculté des Sciences et celle des Lettres. La faculté des Sciences est composée de quatre chaires : les mathématiques, la physique, la chimie et l’histoire naturelle. Quant à la faculté des Lettres, elle possède cinq chaires : la philosophie, l’histoire, la littérature ancienne, la littérature française, et la littérature étrangère.

Cependant, Nancy n’a pas de bâtiments assez vastes pour accueillir tous les étudiants. C’est pourquoi le Palais de l’Académie (l'actuel faculté de Droit), œuvre de l’architecte Morey, est inauguré en mai 1862 sur la place de Grève (l’actuelle place Carnot).

Nancy continue de se battre ardemment pour la création d’une faculté de Droit, qui lui est acquise en janvier 1864. Elle comporte sept chaires : trois de code napoléonien, une de droit romain, une de droit administratif, une de droit commun, et une de procédure civile. La faculté de Médecine est, quant à elle, créée en 1872.

Les facultés nancéennes subissent la concurrence des Universités de Strasbourg, Dijon et Paris, et des Grandes Ecoles d’Etat. C’est pourquoi ces facultés rencontrent un succès modeste ; elles ne comptent que 250 licenciés et une douzaine de docteurs, entre 1854 et 1871.

Néanmoins, les facultés sont bien implantées, et tiennent dans la société nancéenne une place importante. D’éminents professeurs y enseignent et y ont une activité scientifique importante, par exemple Godron le tenant de la chaire d’histoire naturelle réorganise le jardin botanique.

Un nom, une rue… Auguste-Prosper-François Guerrier, baron de Dumast (1796-1883)

Rue Guerrier de Dumast, Nancy

Guerrier de Dumast veut rendre à Nancy le rang et l’éclat d’une capitale régionale qu’elle avait dans le passé. Grâce à sa ténacité, le gouvernement de Napoléon III crée les facultés des Lettres et des Sciences en 1854, puis celle de Droit en 1864. Guerrier de Dumast fonde aussi en 1848 le musée historique lorrain, et encourage la restauration du Palais ducal. Cela lui vaut d’être nommé premier recteur de l’Université de Nancy.

Par ailleurs, il est membre d’un grand nombre de sociétés savantes et élu à l’Académie des Inscriptions et des Belles Lettres.

Erudit, il est passionné d’étymologie et de linguistique. Il publie Eloge de Gilbert, une œuvre couronnée par l’Académie Royale de Nancy.

Son buste accueille actuellement les étudiants à l’entrée de la faculté de Droit, place Carnot.